Article original : http://www.mainstreamclub.org/cinema/dune-paire-deux-coups-margin-call-twixt/
On le sait depuis longtemps, Francis Ford Coppola a un grain. C'est sûrement ce qui fait de lui un des plus grands réalisateurs des cinquante dernières années. Et après un Homme Sans Âge et un Tetro passés un peu inaperçus, il persiste à utiliser le cinéma comme une aire de jeu et d'expérimentation avec Twixt. Et il est vrai que voir un cinéaste de sa trempe réaliser comme si c'était son premier film est aussi vibrant que déroutant. Vibrant parce que Coppola tente, tape parfois à côté mais souvent juste (on a rarement vu des nuits américaines aussi stylisées), s'amuse à citer Poe (présent en tant que personnage), King et la Hammer et s'éclate avec un Val Kilmer qu'on a rarement vu aussi investi. Bref, Coppola est comme un gosse et ça fait plaisir à voir. Mais le film est aussi déroutant, comme on l'a dit. Dans le bon sens du terme, à travers une intrigue macabre et fantasmagorique qui remet systématiquement en question nos certitudes. Dans le mauvais sens du terme parce qu'à force de s'amuser, Coppola perd un peu l'objectif premier d'un film : être vu et ressenti par ses spectateurs. Et si la première partie nous parle, la seconde se regarde un peu trop le nombril pour vraiment nous toucher. Et ce qui déçoit, finalement, c'est qu'un grand comme Coppola finisse pas faire des films trop personnels et trop anecdotiques...